Le 24 Décembre 2017

La grande traversée

71,8km
988,1m
333,0m

Aujourd'hui nous nous lançons dans l'objectif ambitieux de traverser les Andes en une journée. Voilà comment ça se profile:

  1. De là où nous avons dormi nous devons atteindre le lac Todos los Santos à moins de 10km
  2. Ensuite nous traverserons le lac Todos los Santos en bateau, ce qui devrait prendre 1h40
  3. Une fois de l'autre côté, à Peulla, nous avons 27-30km de piste pour atteindre le prochain lac, le lac Friar qui se trouve en Argentine. C'est la portion la plus difficile de la journée puisque la piste se termine par 7km de montée abrupte suivis de 4km de descente raide, le tout en seuleument quelques heures car le bateau ne passe qu'une fois par jour à 17h
  4. De là nous traverserons le lac Friar en 10min
  5. 3km de piste séparent le lac Friar du lac Nahuel Huapi
  6. La traversée du lac Nahuel Huapi prendra 1h. Nous arriverons sur une route goudronnée à 25km de San Carlos de Bariloche, le Chamonix argentin

Nous avons toutes ces information en commençant la journée et nous avons assez de vivres pour tenir plusieurs jours si nous restons bloqués entre deux lacs pour Noël.

Le temps est vraiment mauvais ce matin. Les nuages sont très bas et il pleut, on ne voit rien. Nous ne mettons pas beaucoup de temps pour rejoindre le premier lac. Une fois les traversées payées, nous traversons sans encombre le lac Todos los Santos, déçus de ne pas pouvoir voir les jolies montagnes et volcans aux alentours. Pendant la traversée, nous demandons au guide s'ils peuvent transporter nos bagages jusqu'au prochain bateau, comme pour les autres passagers qui prennent le bus. Malheureusement il semblerait que ce ne soit pas la politique de la maison mais il nous propose de nous les prendre en route lorsque son bus nous croisera plus tard dans la journée.

A peine le pied à terre et nous passons par le poste frontière chilien avant de nous mettre en route. La piste est très mauvaise dès le début. Notre moral chute très vite et nous nous résignons à passer Noël entre ici et le lac Friar côté argentin. Après notre déjeuner nous remontons sur nos montures et atteignons une section de la piste bien meilleure que la première. Le moral remonte en flêche, c'est bon, on peut le faire en une journée.

C'est au début des 7km de montée que nous croisons le bus. Le guide et le conducteur sont préoccupés : nous n'aurons jamais le temps d'atteindre le lac à temps. Ils nous proposent très gentillement de prendre bagages, vélos et passagers dans le bus pour être sûr que nous puissions prendre le bateau. Les bagages et le vélo de Floriane rentre sans problème dans le bus mais il n'y a plus de place pour celui de François. Par chance une voiture des Carabineros (gendarmes chiliens) suit le bus en direction du lac. Il s'agit d'une sorte de pickup mais couvert à l'arrière pour transporter d'éventuel détenus. Pas de bol, le vélo ne rentre pas complétement, ils est trop long et la porte ne ferme pas. François décide de rester à l'arrière avec le vélo afin de l'empécher de tomber. Floriane embarque dans le bus avec les autres passagers.

La montée est chaotique et c'est très compliqué pour François de ne pas tomber du véhicule en marche avec le vélo. Il cale son pied droit sur un bout du pare-choc qui dépasse un peu et place l'autre devant la pédale pour empécher le vélo de tomber, la main gauche agrippant le frein avant. Il ne peut presque pas se redresser sans toucher le plafond de l'habitacle. La voiture est vieille et toutes les pièces s'entrechoquent et font un boucan d'enfer.

Initialement nous devions faire la descente en vélo mais le temps nous manque et nous repartons dans la même configuration. La pause est juste assez longue pour Floriane pour voir François dans son coffre. Une fois en bas, nous passons au poste frontière argentin, admirons une réplique de la moto du Che Gevara lorsqu'il avait traversé les Andes ici, puis nous embarquons pour la traversée du lac Friar.

Les 3 kilomètres entre les deux derniers lacs se font sans peine, les bagages sont transportés avec les autres dans un camion. La traversée du dernier lac est plus plaisante, le ciel se dégage un peu et nous pouvons voir les montagnes environantes.

Nous débarquons sur la route au milieu d'hôtels de luxe. Nous ne trouvons nul part où camper pendant 10 kilomètres avant de trouver un camping au bord de la route. Les propriétaire sont sur le départ et le camping est fermé demain. Mais il est tard, 20h30 et ils nous laissent nous installer quand même. Nous n'avons pas d'heure limite pour partir demain, c'est Noël. Nous passons une bonne soirée à l'abri de la pluie. Demain c'est grasse matinée !