Aujourd'hui nous souhaitons passer le col de Mamuil Malal, à 40km d'ici, pour rejoindre le Chili. Une fois de l'autre côté, nous espérons trouver assez vite un endroit où camper. Nous sommes tous deux fatigués, nous ferons une journée de repos demain à Curarrehue, où nous fêterons la nouvelle année.
La météo de ce matin est belle et attendue : un beau soleil et un bon vent de face comme on les aime. La route jusqu'au col est goudronnée jusqu'au 10 derniers kilométres, où la route devient ripio à l'entrée du parc national Lanin, du nom du volcan voisin. La route monte doucement et nous progressons doucement mais sûrement. Malgré le vent nous avons beaucoup plus le moral qu'hier, 40km en une journée n'est pas trop ambitieux, même avec le vent. L'entrée du parc national se fait dans une forêt d'Araucancias, ces drôle de conifères très particuliers. Nous avançons très doucement pendant les derniers kilomètres à cause du ripio, de la pente qui se raidit et du vent. Le paysage est plus désertique qu'il ne l'était plus bas.
A notre grande surprise de nombreuses voitures font la queue pour passer le poste frontière Argentin. La garde de la porte commence par nous demander de faire la queue, avant de se raviser et de nous dire de passer. On vient de gagner pas mal de temps.
Le passage de frontière coté chilien est très long : ils nous posent tout un tas de questions inhabituelles, font tout un tas de paperasse en plus et fouillent nos sacoches avec plus de zéle que les précédentes fois. Mais nous devenons fort pour cacher la nourriture qu'il est interdit d'emmener au Chili comme le fromage ou encore les fruits et légumes; ils ne trouvent rien de ce que nous cachons.
Bref, nous voilà au Chili au milieu d'un paysage, comme d'habitude, beaucoup plus vert que de l'autre coté des Andes, en Argentine. La route est bien goudronnée et nous descendons rapidement. Au milieu de notre descente nous passons la barre des 3000km avec le fameux selfie. Nous cherchons en vain un coin pour dormir : des barbelés bordent la route des deux cotés et les campings sur la route sont hors de prix. Nous devons donc atteindre Curarrehue ce soir et non demain matin comme nous en avions l'intention. Nous arrivons tard à Curarrehue et prenons une chambre d'hôte chez un vieux couple.
Le lendemain nous passons la matinée sur la place publique d'où nous captons un wifi correct. Nous nous installons dans une auberge de jeunesse en début d'après-midi. Ce soir nous passerons en 2018.