Nos vélos ont été choisis avec soin pour nous supporter dans ce voyage
Nous avons choisi avec soin les vélos qui nous supportent dans cette aventure. Un vélo mal adapté peu devenir un calvaire sur le long terme, nous voulions être sûrs d'avoir les bons. Je suis passionné de vélos et un utilisateur quotidien depuis des années, il était donc hors de question que je prenne le premier modèle venu ou que je fasse une confiance aveugle à un marchand de vélos. Nos montures ne font pas exception, nous voulions que tout notre équipement soit à la hauteur de notre aventure. Nous avons pris le même soin à choisir notre tente, nos vêtements...
Depuis quelques années j'aime à monter un vélo de A à Z en ayant choisi toutes les pièces individuellement, y compris lacer les roues. Il y a plusieurs inconvénients à ce procédé : premièrement c'est généralement plus cher que d'en acheter un tout fait, ensuite cela demande énormément de temps pour sélectionner, recevoir et monter chacune des pièces, notamment les roues. Le fait est que nous n'avions pas beaucoup de temps pour préparer ce voyage (seulement quelques mois), il a donc fallu se résoudre à ne pas faire tout soit même.
Mais pourquoi ne pas acheter un vélo tout fait et, au pire, changer les pièces qui ne conviennent pas ? Et bien nous l'avons envisagé mais je n'ai pas trouvé de vélo assez proche de ceux que nous voulions avoir. Je sais je suis un peu compliqué quand il s'agit de vélo.
J'ai donc cherché un magasin de vélo près de chez nous (à Helsinki, Finlande) qui pouvait monter les vélos comme nous le souhaitions, et si possible nous aider dans notre choix. La tâche n'a pas été facile, mais finalement j'ai trouvé Töölön Pyörä, une petite boutique de passionnés et de bricoleurs qui sont de très bon conseil et ne font jamais acheter une pièce plus chère que nécessaire. Les vélos ne seront donc pas monter par mes soins mais chaque pièce sera précisément choisie avec l'aide de toute l'équipe de Töölön Pyörä.
Nos critères
Pour choisir le bon vélo il faut surtout savoir ce que l'on veut en faire. Nous avons donc commencé par établir les critères sur lesquels baser nos choix.
Le premier critère sur lequel nous étions tous les deux d'accord était le critère esthétique. Certes c'est très subjectif, et n'est pas forcément indispensable dans le choix du vélo. On ne dirait pas comme ça mais c'est un critère un brin pénalisant quand l'on regarde la plupart des vélos de voyages : tout est pratique mais rien n'est fait pour être esthétique. Mais nous voulions que nos vélos aient de la gueule, qu'ils aient la classe, bref que nous en soyons fiers.
Ensuite viennent les critères liés à l'utilisation des vélos. Il fallait donc qu'ils puissent porter de lourdes charges (oui nous ne sommes pas de ceux qui pèsent leurs brosses à dent), qu'ils soient confortables sur de long trajets. Et qui dit vélo de voyage, dit vélo efficace et technologies éprouvées. Il faut des composants robustes qui ont fait leurs preuves.
Notre voyage se déroulant en Amérique du Sud, il nous fallait des vélos qui puissent rouler aussi bien sur du goudron que sur des chemins de terre (ce fameux ripio), ce qui n'est pas nécessaire pour la plupart des voyages en Europe par exemple. De plus, il fallait que nous puissions réparer les vélos et trouver des pièces de rechange dans les pays que nous traversons.
Pour diminuer le nombre de pièces de rechange à emporter, nous voulions que les deux vélos soient les plus similaires possible. C'est évidemment une contrainte sur le choix du cadre quand l'un mesure 1m78 et l'autre 1m60.
Enfin nous ne voulions pas que le prix du vélo avale la moité du budget du voyage. Il fallait donc être au maximum rationnel sur les choix. Ce dernier exclus bien évidemment les cadres sur-mesure, le moyeux Rohloff, les boitiers de vitesse Pinion et les transmissions à courroie.
Les grandes lignes
Maintenant il s'agit de débroussailler le terrain et de tracer les grandes lignes. Voici nos critères :
- Le cadre : sans suspensions (une chose de moins susceptible de casser) et de préférence en acier (CrMo), puisque l'acier absorbe mieux les chocs que l'aluminium, le titane est hors de prix et le carbone inadapté au vélos devant porter beaucoup de poids.
- Les roues : 26". Le plus commun pour les vélos de voyage en Europe est 28". Puisque nous avons pris le parti de ne pas prendre de suspension, des pneus assez larges ne sont pas de trop pour amortir les "imperfections" des chemins de terres. Floriane est assez petite, un cadre assez grand pour loger des pneus large de 28" serait trop grand pour elle. Pourquoi pas 27.5" ? Cette taille est redevenue commune en Europe mais ne l'est pas du tout dans les pays que nous allons traverser, se serait un vrai casse-tête de trouver des chambres à air de rechange. Pour le reste, les roues devraient être solides bien évidement, mais pas démesurément lourdes non plus.
- La transmission : 3x9 vitesses en dérailleur externe. Les dérailleurs internes sont soit trop chers ou trop limités dans l’amplitude qu'ils proposent. J'ai longuement hésité avec un 1x10 vitesses, mais l'amplitude n'était pas aussi bonne que du 3x9 et la robustesse inférieure. Au dessus de 9 vitesses la chaîne est de plus en plus fine, et donc de moins en moins robuste. De plus, les chaînes 9 vitesses sont très répandues, donc facile à trouver quand il faudra en changer.
- Les freins : à disque mécanique Avid BB7. Ces freins ont été les premiers freins à disque à être utilisés sur des vélos de voyage pour leur fiabilité reconnue. Les freins hydrauliques nécessitent des outils particuliers et du liquide de frein en cas de fuite. Les freins à jante de type V-brake encore beaucoup utilisés sur des vélos de voyages sont moins puissants que des freins à disques, surtout par temps de pluie, les patins s'usent plus vite et les étriers sont affectés par les roues voilées. Quelques marques allemandes, telle que VSF. utilisent des freins sur jantes hydraulique Magura pour leur vélo de voyage. Je dois bien avouer que je ne comprends absolument pas ce choix.
- Les pneus : des Schwalbe Marathon Mondial avec tringle souple. Schwalbe est une référence de pneu de voyage et le modèle Mondial a une durée de vie exemplaire. Je les ai utilisés un peu pour aller au boulot avant le voyage et ils sont surprenamment rapides et légers pour des pneus de ce gabarit.
- Le cockpit : des guidons plats ou de préférence des guidons avec plusieurs positions pour les mains. Mais pas de guidon de course (drop bars) car ils sont trop étroit et Floriane craignait de ne pas pouvoir contrôler suffisamment bien la direction. Et pas de guidon papillon non plus car ils sont trop laids.
- Les selles : des selles en cuir qui conviennent à notre popotin. Les selles en cuir ont une résistance prouvée et peuvent être très confortables, même sans chamois, parce que nous n'auront que des pantalons classiques, sans rembourrage aux fesses.
- Les pédales : automatiques ou pas ? La question s'est posée longtemps. Ni Floriane, ni moi n'avions utilisé des pédales automatiques avant le voyage. Sur le papier, les pédales automatiques permettent une meilleure efficacité, ce qui a séduit Floriane. En revanche, il était clair que nous devions pouvoir utiliser des chaussures classiques également si nous avons un problème avec le système automatique. C'est pour ça que nous avons décidé de partir avec des pédales automatiques d'un coté et plates de l'autre.
- L'éclairage : une dynamo dans le moyeu avant. Nous utilisons des dynamos dans le moyeu avant sur nos vélos de tous les jours depuis des années. Elles ne nécessitent aucun entretien et ne ralentissent pas le vélo. Puisque nous faisons du vélo aussi par mauvais temps ce n'est pas une mauvaise chose que d'être éclairés en permanence.
- Les accessoires indispensables : les garde-boues. Il n'y a rien de plus désagréable que de se prendre de la boue dessus quand il pleut.