Bilan des quatre premiers mois

Déjà quatre mois sur les routes, nous sommes à un tournant de notre voyage. Demain, nous nous dirigerons vers San Antonio de Los Cobres et le Paso de Sico, puis allons dire au revoir à l'Argentine. Nous allons également commencer les cols et l'altitude. Pour tout cela, nous dressons une petite synthèse de nos quatre premiers mois.

Forme physique

Des cyclistes que nous avions hébergés en Finlande nous avaient dit "pas besoin d’entraînement préalable, les quinze premiers jours sur place sont l'échauffement". Nous sommes arrivés à Ushuaïa les jambes pas habituées, surtout pour moi. Au début, nous faisions des journées de 50 km sur piste, 70 km sur goudron. Nous sommes maintenant capables de faire du 60-70 km sur piste, et de 80-100 km sur goudron.

Nous avons chacun des choses que nous aimons moins. François n'aime pas les longues journées, tout comme l'approche des villes qu'il redoute. Je n'aime pas du tout le vent, et j'appréhende les côtes. Par contre, nous adorons tous deux la descente.

Forme morale

Tout va bien de ce côté-là. Etre environ au milieu du voyage nous fait réfléchir et nous permet de nous imposer une introspection. Nous pensons beaucoup à notre retour.

Nous avons eu bien évidement quelques coups de mou, principalement lors d'étapes importantes, par exemple à Noël quand nous savions nos familles réunies. Dans ces moments là, Skype ne suffit pas.

Nous sommes très contents d'être en couple. Nous voyons beaucoup de gens seuls, qui ont l'air de s'ennuyer, et qui ont énormément envie de parler. Partager un tel voyage, qui plus est avec la personne que l'on aime, crée des liens encore plus forts que la vie commune, et une grande complicité due aux galères éprouvées. Je pense ici par exemple au passage de Ranquil Norte avec l'histoire du taon, mais aussi à tous les autres imprévus.

Le matériel

Nous sommes globalement très contents de notre matériel. Les vélos, qui sont aujourd'hui en maintenance, n'ont eu que des égratignures superficielles (principalement quand nous les avons mis dans les pick-up ou les bus), même pas une crevaison ! Le tipi, les duvets, les matelas donnent entière satisfaction. Nous avons bien eu un matelas percé à Mendoza, mais nous avons réussi à localiser le trou et à appliquer une rustine. Le réchaud demande un nettoyage régulier, mais tout est normal pour un réchaud à essence.

Nos principaux soucis ont été électroniques, une des liseuses à été cassée dès le premier mois, et notre pc du début est maintenant en Finlande.

Notre seul vrai problème est dû au filtre à eau. Celui du départ (un Katadyn Hiker Pro) avait un vice de fabrication. Et depuis Punta Arenas, nous essayons d'en chercher un autre similaire, mais nous ne trouvons rien. Nous avons acheté un pale remplaçant, qui nous permet de filtrer un peu d'eau (2 litres a l'heure environ). Nous ne désespérons pas d'en trouver un autre.

Tout est un peu moins neuf et lustré, mais reste très fonctionnel et pas encore cassé.

Ce que nous avons préféré

Les routes dans leur grande majorité ont été belles et agréables. Mais si nous devions faire un choix de nos routes préférées :

• La Carretera Austral, au Chili : même si la route n'est pas grandiose pendant les 1000 kilomètres, elles est souvent belle, parfois magnifique (le Lago General Carrera), avec peu de trafic. C'est là aussi que nous avons eu les meilleurs spots de camping sauvage.
• Des journées bien singulières : Le canyon del Atuel (avant San Raphaël, Argentine), la Quebrada de Las Conchas (après Cafayate, Argentine), voir les manchots en Terre de feu (Chili), la route en Argentine entre le Paso Icalma et le Paso Pino Hachado, la montée du Camino del Año (Mendoza, Argentine)
• Les parc nationaux de Los Glaciares (avec le Perito Moreno, Argentine), Torres del Paine (Chili), le canyon de Talampaya (Argentine)
• L'excursion de Humahuaca, avec la montagne aux 14 couleurs et Purmamarca
  

Niveau gastronomie, nous avons été très agréablement surpris par la douceur du fruit du cactus, et le bon goût de la viande de chèvre. Les fromages sont meilleurs au Chili, mais la viande meilleure en Argentine (prochainement, un article dédié à la nourriture).

Nous avons aimé partager avec nos trois différents Warmshowers (à San Raphaël, Mendoza et vers Tafi del Valle), qui ont tous été très gentils, chaleureux et avec qui nous avons appris plein de choses sur la culture et la vie en Argentine.

Nous adorons notre voyage. Quand nous faisons notre bilan, nous nous rendons compte du chemin parcouru. Mais il reste tant de choses à voir en Bolivie, au Pérou et en Equateur que nous sommes pressés de continuer. A dans quatre mois !